Fragmentations Hélène Poncelet
L'histoire racontée par les symboles brisés.
La Belgique dans 100 petites années, la montée du niveau des mers, la glaciation de l'Europe pendant l'arrêt du Gulf Stream, la fin de l'ère technologique, la recherche d'exoplanètes accueillantes.
Question : et si les européens devenaient migrants, comment seraient-ils accueillis par les aliens ?
Vers où diriger nos espoirs ?
Le calice : le droit à l'amour pour les prêtres
Dieu est sorti prendre un café
Déluge
Métamorphose
Glaciation
L'Europe sous 3km de glace
Planche de salut
Les européens ont bidouillé un engin pour partir dans l'Espace
Quitter la terre
Mini franchissant un trou noir
Mini ayant franchi un trou noir
Vélo à voyager dans le temps
Atelier de montage de la fusée
Aller simple
Monde inaccessible
Exoplanète potentiellement accueillante
Exoplanète à dominer
Vestiges de jungle en morceaux
Refuge
Montée du niveau des mers + 1m
Vestiges d'un vaisseau spatial
Vision intérieure d'un poisson
Amphitrite, montée du niveau des mers + 3M
Epave, montée du niveau des mers + 5M
Ere technologique dans la vase
Pas de chance, les européens tombent sur un alien du parti conservateur !
Autoportrait
Hélène vue par Richard Faymonville
Elle s’exprime avec toute la passion désespérée de l’artiste fragilisée par l’imminence de la débâcle écologique. Sa vision du futur déborde apparemment de pessimisme. Ecoutez-la évoquer ses réalisations :
… Suite à la dilatation des eaux océaniques, les forêts d'Europe et la grand-place de Bruxelles sont immergées totalement. Amphitrite, déesse de la mer, apprend aux humains à respirer sous l'eau pendant que des déluges bibliques engloutissent les terres. Des crustacés investissent les maisons sous l'œil des animaux robotisés tandis que les humains bidouillent des engins spatiaux avec de vieilles carcasses de voiture et des engrenages rouillés…
Difficile de substituer les mots aux images qui dialoguent entre elles dans des clairs-obscurs assourdissants. Alors qu’on peut tomber en admiration devant un seul tableau, les œuvres d’Hélène Poncelet se conçoivent comme faisant partie d’un ensemble. On tremble à l’idée que ses réalisations puissent un jour être dispersées mais ce déchirement ne guette-t-il pas les artistes qui échafaudent une vision cohérente du monde ?
On ne se contente pas d’admirer les couleurs qui sont d'une justesse et d'une élégance volontaires. Traverser une exposition des œuvres d’Hélène Poncelet, c'est chercher délibérément à être visé en plein cœur par une Amazone… mais c’est aussi croire aux miracles.
« Le verre n’est jamais si bleu qu’à sa brisure » disait louis Aragon en évoquant les yeux d’Elsa. Est-il possible d’extraire le bien à partir du mal et d’envisager la rédemption ? C’est sans doute dans cette désespérance qu’il faut rechercher la lumière. Enfant, elle aspirait à voler haut dans le ciel, alors qu'à cet âge, elle portait encore des ailes de poussin.
Ses parents, pépiniéristes à Alle Sur Semois, cultivaient des résineux et des feuillus pour la plantation forestière en Belgique. C’est entre les lignes d’épicéas qu’elle a appris à marcher. La présence d'objets incongrus dans ses fragmentations et l’association du « biologique » et du « mécanique » résulte naturellement de cette époque heureuse. Elle a grandi parmi les gardes-forestiers mais aussi à côté des grosses machines et des tracteurs.
Préserver la planète ne signifie pas renoncer au progrès. Les avancées technologiques devraient servir à assurer la pérennité de notre monde et non pas le détruire. Puisant dans son passé familial, se nourrissant des images d’aujourd’hui, Hélène Poncelet veut transmettre un message aux générations futures : nous savons pertinemment que si nous ne veillons pas sur notre terre, celle-ci ne nous le pardonnera pas : l’homme disparaîtra mais le monde survivra sans nous. Et sur cette thématique s’égrène une suite de tableaux plus évocateurs les uns que les autres : « le dernier homme sur terre », « la submersion de Bruxelles », « la glaciation de l’Europe », « la fin de l’ère technologique »…
Est-il déjà trop tard ? L’artiste ne répond pas à la question… elle nous la pose !
MERCI DE VOTRE VISITE !
Hélène Poncelet
adresse mail : p.helene@hotmail.com